Louise Jopling, esthète réticente, féministe convaincue

Le cas de Louise Jopling (1843-1933) illustre à merveille les pressions qui pesaient sur les peintres victoriennes dès lors qu’elles tentaient de s’imposer sur le marché de l’art. Très liée personnellement aux piliers du mouvement esthète, elle fut sensible à l’influence du japonisme et on lui doit...

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Bibliographic Details
Main Author: Laurent Bury
Format: Article
Language:English
Published: Presses Universitaires de la Méditerranée 2011-11-01
Series:Cahiers Victoriens et Edouardiens
Online Access:https://journals.openedition.org/cve/1366
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Description
Summary:Le cas de Louise Jopling (1843-1933) illustre à merveille les pressions qui pesaient sur les peintres victoriennes dès lors qu’elles tentaient de s’imposer sur le marché de l’art. Très liée personnellement aux piliers du mouvement esthète, elle fut sensible à l’influence du japonisme et on lui doit l’une des plus belles toiles reflétant l’engouement pour la porcelaine chinoise. L’engagement dans le sens de l’esthétisme reste pourtant timide dans son œuvre, peut-être par crainte de ne pas trouver d’acheteurs pour des œuvres plus avant-gardistes, et il semble que ce soit plutôt dans le camp du féminisme que Louise Jopling ait déployé son énergie : transformée en objet d’art par le regard de ses portraitistes Whistler et Millais, elle prit soin d’affirmer son autonomie en tant que sujet, devenant en 1880 membre de la Society of Women Artists, ouvrant en 1887 sa propre école d’art pour les femmes, puis en étant en 1901 la première femme admise au sein de la Royal Society of British Artists. Le sujet de diverses œuvres aujourd’hui perdues laisse néanmoins entrevoir un possible lien entre féminisme et esthétisme, culminant avec sa Salomé de 1885.
ISSN:0220-5610
2271-6149