Donner sens et reconnaissance : une mémoire familiale de la répression stalinienne

De nos jours en Russie, parmi les diverses interprétations du passé soviétique, une portion de la population tend à réactualiser la mise en valeur des réalisations technologiques, scientifiques et politiques du régime stalinien. Dans cette optique, l’histoire des répressions est préférablement mise...

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Main Author: Hélène Levesque
Format: Article
Language:deu
Published: Conserveries Mémorielles 2006-10-01
Series:Conserveries Mémorielles
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Online Access:https://journals.openedition.org/cm/298
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description De nos jours en Russie, parmi les diverses interprétations du passé soviétique, une portion de la population tend à réactualiser la mise en valeur des réalisations technologiques, scientifiques et politiques du régime stalinien. Dans cette optique, l’histoire des répressions est préférablement mise de côté ou son importance minimisée. L’oubli est une menace constante pour les survivants des répressions mais plusieurs espèrent, malgré la diminution de l’intérêt manifesté par le public, obtenir une place dans le récit historique collectif. Certaines victimes font face à l’oubli et cherchent à donner un sens à leur expérience tragique par le biais de la narration. Lorsque ces dernières disparaissent, ce sont parfois leurs descendants qui poursuivent le travail de mémoire. La fille d’un intellectuel kazakh réprimé dans les années 1930, Larissa Kouderina, tente de rétablir la vérité sur le passé de sa famille. Elle souhaite également, dans une perspective plus vaste, faire reconnaître l’histoire de tout un groupe d’intellectuels kazakhs du début du XXe siècle. Pour réaliser ses objectifs, elle a d’abord publié les mémoires de sa mère ainsi qu’un essai qu’elle a rédigé sur l’histoire de son père et de la « première intelligentsia » à laquelle il appartenait. Depuis, elle prépare et espère un jour ouvrir un petit musée dédié à cette dernière. Ses publications et son musée constituent, dans ma perspective de recherche, les composantes d’un projet de commémoration. Ce projet est en quelque sorte une mission qu’elle s’est donnée, qui donne sens à sa vie et qui contribue à la construction de son identité. Dans cet article, j’observe comment les discours de l’histoire et de la mémoire sont conjugués à l’intérieur de son projet et comment elle s’est constituée en porte-parole non seulement de sa famille mais aussi d’une génération intellectuelle.
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