La sobriété : une valeur économique traditionnelle qui appauvrit le sens de nos vies
Dans cet article, il s’agit de montrer que la sobriété est une valeur qui se donne l’apparence d’être subversive, alternative ou révolutionnaire, mais ne l’est pas. Elle est devenue une sorte d’évidence sans incidence sur les modifications réelles de nos pratiques. Pourquoi ? La sobriété a en effet...
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Format: | Article |
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Published: |
INRS - Centre Urbanisation Culture Société
2024-01-01
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Series: | Lien Social et Politiques |
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author | Victor Fontaine |
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description | Dans cet article, il s’agit de montrer que la sobriété est une valeur qui se donne l’apparence d’être subversive, alternative ou révolutionnaire, mais ne l’est pas. Elle est devenue une sorte d’évidence sans incidence sur les modifications réelles de nos pratiques. Pourquoi ? La sobriété a en effet une valeur critique traditionnelle contre le capitalisme. Chez Marx, elle est réellement incisive, mais en un sens qui la détourne de notre usage critique contemporain. On peut alors faire la différence entre une sobriété quantitative, qui poursuit la logique économique capitaliste, et la sobriété qualitative, qui porte en elle des espoirs de changement radical de vie. Toutefois, nous verrons que, chez Marcuse, l’emploi de la sobriété pour critiquer notre mode de vie économique réclame toujours de distinguer nos vrais et faux besoins. Bien que le critère de la libération de l’individu soit maintenu en apparence, la sobriété finit par le sacrifier. Critiquer notre monde au nom de la sobriété consiste alors à décrire le capitalisme comme une simple répression de nos besoins déterminés. Une telle critique laisse indemne la véritable nuisibilité d’un tel mode de vie collectif, en maintenant l’évidence de sa nécessité. Ainsi, la sobriété poursuit par sa critique seulement apparente la tradition d’une réduction économique de nos vies. |
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