La responsabilisation des usagers, une modalité contestée de gouvernance des déchets ménagers : étude de la réception d’une politique locale de réduction des déchets par la population ciblée
L’émergence, depuis près d’une décennie, d’enjeux écologiques associés à la réduction des déchets, entraîne la mise en place de politiques locales incitatives par les collectivités en responsabilité de la collecte et du traitement des déchets ménagers. Ces politiques visent à écologiser la gestion d...
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Format: | Article |
Language: | fra |
Published: |
INRS - Centre Urbanisation Culture Société
2024-01-01
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Series: | Lien Social et Politiques |
Subjects: | |
Online Access: | https://doi.org/10.7202/1115797ar |
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Summary: | L’émergence, depuis près d’une décennie, d’enjeux écologiques associés à la réduction des déchets, entraîne la mise en place de politiques locales incitatives par les collectivités en responsabilité de la collecte et du traitement des déchets ménagers. Ces politiques visent à écologiser la gestion des déchets des ménages, par l’usage d’instruments d’action publique de diverses natures : informationnels, tarifaires et techniques. L’étude sociologique, par entretiens semi-directifs menés auprès des habitants, de la mise en place d’une telle politique dans un territoire rural et précaire permet de mettre en lumière une réception contestée de la part de la population. Les résistances sont de natures multiples : tout d’abord, le service public des déchets n’est pas perçu comme un acteur dont les injonctions au changement de comportement au quotidien sont légitimes, car sa probité est remise en cause dans le même temps par l’organisation et l’efficacité de l’industrie du recyclage. Ensuite, la tarification incitative est largement perçue comme une facture supplémentaire injuste, car ce financement ne comporte pas de logique redistributive. Enfin, la mise en place de l’apport volontaire de tous les flux de déchets est largement vécue comme le retrait d’un des derniers services de proximité en zone rurale. Bien que l’on puisse croire que ce sentiment de rejet se focalise contre l’écologisation de l’action publique des déchets, il est bien plus orienté en fait vers la réorganisation de la collectivité territoriale étudiée, démontrant la centralité des questions de communication et de fiscalité du service public dans les réponses politiques à la crise écologique. |
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ISSN: | 1204-3206 1703-9665 |